Comment j’ai conçu le pitch gagnant pour BilletRéduc : entre stratégie Search, IA et Retail Media
Janvier 2024, Redpill Media me confie un pitch stratégique pour un acteur incontournable du divertissement français : BilletRéduc. Objectif ? Reprendre la main sur leur performance digitale dans un marché ultra-concurrentiel. Résultat : un gain majeur, une stratégie adoptée, et une vraie fierté professionnelle.
Le contexte : un marché saturé, une marque iconique en perte de vitesse
BilletRéduc bénéficie d’une forte notoriété, mais elle s’est peu renouvelée sur ses stratégies d’acquisition digitale. Sur Google, les concurrents s’étaient positionnés plus agressivement, grignotant une part de marché pourtant naturelle. Côté social, la marque était davantage portée par ses spectacles que par ses propres prises de parole. Il fallait redonner de la voix, du sens et de la structure à la performance média.
Et surtout, il fallait le faire vite. Le brief était exigeant, les attentes élevées, et plusieurs agences étaient en lice.
Ma conviction : il fallait renverser la logique existante
Dès les premières analyses, j’ai identifié plusieurs signaux faibles :
- Une structure SEA trop éclatée, avec des campagnes redondantes et peu pilotées à la marge.
- Une approche "full funnel" trop théorique, pas assez pilotée à la granularité des requêtes.
- Un pilotage à la conversion brute, mais pas à la marge réelle.
Ce que j’ai proposé ? Repartir de la donnée. Cartographier les mots-clés les plus rentables, repenser les arborescences, hiérarchiser les priorités par volume ET ROAS, et surtout… injecter de l’intelligence dans chaque brique du plan.
Étape 1 : Un audit chirurgical du compte Search
J’ai mené un audit 53 points du compte Google Ads. Ce que j’y ai vu ?
- Une stratégie parfois incohérente : les campagnes top performers cannibalisaient les requêtes locales.
- Des taux d’impressions faibles : des opportunités de trafic non captées.
- Des campagnes lancées sans coordination entre catégories, villes, et typologies de spectacles.
Ce que j’ai proposé :
- Refonte complète de la structure, avec une cohérence entre le site, les catégories, et les intentions de recherche.
- Création d’une campagne "Top Performers" transversale pour sécuriser les requêtes les plus stratégiques.
- Priorisation dynamique des mots-clés à potentiel via un mix Search Console + historique BilletRéduc.
Étape 2 : Une stratégie SEA centrée sur la marge
Plutôt que de viser les clics ou les conversions en volume, j’ai proposé une logique business claire :
“Acheter ce qui rapporte. Stopper ce qui coûte.”
Nous avons croisé 3 dimensions pour chaque mot-clé :
- Volume de recherche
- Position SEO
- ROAS marge
Résultat : un pilotage chirurgical, sprint par sprint, avec un investissement augmenté uniquement sur les requêtes à fort volume + bonne marge + mauvaise position SEO. Une stratégie à la loupe, nourrie par la Search Console, les historiques Google Ads, et un scoring propriétaire.
Étape 3 : Industrialiser la création avec l’IA
Avec notre plateforme ERMES et le module ALICE, j’ai proposé un virage technologique :
- Création automatisée des annonces (search, social),
- Génération de landing pages adaptées,
- Déclinaisons locales ou événementielles pilotées à la volée.
Résultat : plus de rapidité, moins de friction, et des tests créa à grande échelle.
Côté Meta, nous avons observé que les campagnes produit (centrées sur les spectacles) performaient bien mieux que les campagnes institutionnelles. J’ai donc proposé une entrée par le produit, avec un focus sur l’engagement + achat immédiat.
Étape 4 : Introduire la dimension Retail Media
C’était le twist du pitch. Le monde du spectacle est un retail particulier, mais les logiques d’activation, de cross-sell, et de ciblage comportemental sont les mêmes. En croisant :
- Données de transaction BilletRéduc
- Données comportementales en ligne
- Segments prédictifs via ERMES
… on a pu proposer une logique retail media adaptée : ciblage par intérêt spectacle, intention d’achat, et fréquence de consommation. On a transformé BilletRéduc en plateforme média.
Objectif : toucher les "power users" de la billetterie et les inciter à réactiver leurs achats, tout en élargissant la base vers les publics peu sollicités.
Pourquoi ça a marché ?
Parce qu’on a proposé :
- Une vision claire du problème,
- Une démarche actionnable,
- Des outils concrets pour produire, piloter, tester.
Et surtout, parce qu’on a été plus ambitieux que le brief. On ne s’est pas contenté de répondre à une demande. On a anticipé ce que BilletRéduc deviendra dans 2 ans s’il veut résister aux GAFA et aux acteurs programmatique-first.
Ce que je retiens (et ce que tu peux en retenir)
- Un bon pitch, c’est une bonne stratégie simplifiée à l’extrême.
- L'obsession de la marge fait gagner les arbitrages budgétaires.
- La data est un outil créatif : elle alimente autant la strat que les formats.
- L’IA n’est pas un gadget, c’est un accélérateur de bon sens.
- Un bon pitch raconte une histoire, pas juste des slides.
Aujourd’hui encore, je suis convaincu que la vraie différence se fait dans l’alignement : objectifs business, structure de campagne, créa, techno. C’est cette approche que je propose à tous mes clients.
Envie d'en savoir plus ou de challenger votre acquisition ? Parlons-en.
Posts similaires
Début 2022, American Express France m’a confié une mission : redéfinir sa stratégie média pour l’année. Objectif ? Multiplier les conversions (+60% par rapport à 2021), tout en travaillant avec un budget réduit de 16%. Un défi aussi stimulant que complexe.
En agence média, on aime les modèles. Ils aident à structurer la pensée, à clarifier les objectifs et à parler un langage commun entre stratèges, commerciaux et opérationnels. Le modèle ACC – Awareness, Consideration, Conversion – est devenu une référence. Mais encore faut-il bien l’utiliser.